A propos Tristan

Botaniste en herbe, apprenti herbaliste, éco-jardinier, kiffeur de chlorophylle...

cata !

Google vient de changer son système de cartographie. Jusqu’à hier il était possible de choisir entre l’ancienne et la nouvelle version, mais désormais impossible!

L’ancienne version permettait un mode avancé d’édition, avec la possibilité de bricoler le code. En tenant compte de ces fonctionnalités j’avais alors créé des fiches type avec un visuel bien défini pour une clarté maximale: une photo/vignette de présentation (souvent cliquable pour accéder à une photo plus grande), un système de notation (étoiles>) pour définir la remarquabilité de l’arbre (>circonférence), avec ajout éventuel d’un «  » pour les autres critères (histoire, beauté, cadre, âge, remarques diverses,etc), la possibilité d’ajouter des liens hypertextes, etc.
Tout ça n’est plus possible sur la nouvelle version et les fiches ne ressemblent plus à rien!

Est-ce un simple bug temporaire ou cette transition est-elle définitive?
Ne serait-ce pas une technique pour pousser les gros utilisateurs à passer à une version payante? En fait ça ne serait pas si étonnant de la part de Google, la chose était envisageable (Même si Google trouve son intérêt en exploitant allègrement les données récoltées il s’agit, après tout, d’un service gratuit). Ce qui m’agace le plus ici est d’être mis devant le fait accompli sans aucune indication quant à la possibilité (ou non) de changer les choses!
J’aurais pu éviter Google me direz-vous, mais initialement aucun autre outil ne correspondait à ce que je cherchais (rapidité d’affichage, fluidité de la navigation, simplicité d’utilisation, mode avancé d’édition, vue satellite, street-view, etc).

Cette carte des « arbres remarquables du Chablais » est loin d’être anecdotique, au contraire elle est au centre de ma communication autour du projet d’inventaire.
Les fiches dans leur forme actuelle n’ont plus aucun sens! Je ne peux pas laisser la carte en l’état!

Mais alors dans l’immédiat, que faire? Repenser et modifier l’ensemble des fiches? Est-ce au moins faisable? la carte du Chablais comporte plus de 1000 arbres (Et je ne parle même pas de la carte de France avec +3000 arbres! Actuellement impossible à éditer. Projet suspendu donc) !
Est-ce même souhaitable? La nouvelle version est si peu fonctionnelle!
Vu le nombre colossal d’heures passées à élaborer ces cartes je n’aurai, je pense, ni l’énergie, ni l’envie de changer d’outil cartographique! 🙁

Pour l’instant je n’ai pas trouvé de solution à ce problème (et espère encore un peu, naïvement, qu’il ne s’agisse que d’un dérangement temporaire)…

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maj 14/11/14 > J’en sais un peu plus et les nouvelles ne sont pas agréables. Sur la page Google concernant les mises à jour on peut lire les choses suivantes:
« Vous ne pouvez plus utiliser la version classique de Google Maps pour accéder à vos cartes My Maps, que ce soit pour les modifier ou en créer d’autres (…) Certains de vos éléments géographiques peuvent avoir été modifiés pour être compatibles avec My Maps (…) Le format texte enrichi n’est pas disponible (…) D’autres balises HTML ne seront pas affichées (…) Si votre carte comporte entre 1 000 et 10 000 éléments géographiques (ce qui est mon cas, et ce pour les deux cartes) :Si vous utilisez My Maps (version gratuite) (…) Vous pourrez modifier et supprimer ces éléments, mais ne pourrez pas en ajouter d’autres. »

Confirmation de mes craintes: mes deux cartes sont désormais inutilisables!

La version payante n’offre pas vraiment plus de fonctionnalités (en tout cas pas moyen de retrouver mes anciennes cartes) et permet juste de s’affranchir du bridage de la version gratuite. De toute façon il est hors de question que je cautionne l’idéologie Google en leur donnant mon argent!

Que faire alors? Je pensais regarder du côté du logiciel libre. Umap semble offrir des possibilités intéressantes, notamment l’importation massive de données, ce qui m’éviterait d’avoir à tout reprendre de zéro. Sauf que: Umap interdit l’importation de données copyrightées (comme celles provenant de Google), et Google reste propriétaire de MON travail! (2 ans de bénévolat pour Google! Mais quel naïf j’ai été!)

Donc en l’état, impossible de simplement transférer mes leurs données sur une autre plateforme cartographique.

Serait-il envisageable d’exporter mes cartes (format KML), de retravailler ces données hors-ligne sur un logiciel de cartographie, de supprimer ma carte google, et enfin d’importer ces nouvelles données sur une carte umap?
Est-ce au moins possible?
Quel logiciel utiliser pour retravailler mes fichiers kml?

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maj 17/01/2015 > J’ai finalement choisi de tester le logiciel Qgis.
Plus d’infos sur cette page (aide bienvenue!).

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maj juill/2015 > données entièrement restaurées (4 mois de travail). Au tour de la carte de France…

Exposition

Il m’a été proposé, il y a quelques mois, de réaliser une exposition sur les arbres remarquables. J’étais ravi car je suis toujours à la recherche de nouvelles façons de communiquer sur le sujet. Qui plus est l’idée d’expo me trottait dans la tête depuis un certain temps.
Les dates étant enfin fixées je me permets donc de vous en parler:

J’ai organisé cette exposition autour des différents critères de remarquabilité (visibles ici), utilisés comme fil d’Ariane et illustrés d’exemples locaux.

L’emploi d’un simple compact numérique au cours de mes explorations ne me permettait pas de présenter de grands formats (le grain numérique devient, je trouve, assez déplaisant au-delà du A4), il ne s’agit donc pas vraiment d’une expo photo stricto sensu. Plutôt un format hybride: texte+photos (petites dimensions).
N’ayant pu disposer de certaines infos en temps utiles je me suis organisé comme j’ai pu et un doute subsiste quant à la possibilité de présenter l’ensemble des éléments: J’espère ne pas avoir à en sacrifier, au risque, peut-être, de perdre la cohérence de l’ensemble. Je n’aurai l’esprit tranquille qu’au soir du 20 novembre, après l’accrochage (allez on se détend. Une petite verveine et on y pense plus)…

Quoi qu’il en soit, j’espère vous voir nombreux à cette expo.
Et n’hésitez pas à en parler autour de vous…

Pour résumer:
Du 21 novembre au 19 décembre 2014, à la bibliothèque de Bons-en-Chablais (en plein centre, face à la mairie. Voir ici). Tel: 04.50.31.85.47  /  bibliotheque[a]bons-en-chablais.fr
Mardi / jeudi / vendredi  16h-18h
Mercredi  10h-12h et 14h-18h
Samedi  9h-12h

Tilleul de Saint-Sixt

Parmi les arbres emblématiques de Haute-Savoie, nombreux sont des Tilleuls: Samoëns, Féternes, Douvaine, Trossy (rip). Exceptionnels par les dimensions, l’histoire où l’âge élevé, ces arbres n’ont pas le moins du monde usurpé leur réputation.
Dans l’ombre de ces célébrités départementales existent pourtant d’autres éminents Tilleuls qui gagnent à être connus.

Après avoir présenté celui de Sixt-fer-à-cheval dirigeons nous 35km plus à l’Ouest, au village de Saint-Sixt.

Cette commune du Faucigny abrite dans l’enceinte de son cimetière un fabuleux ligneux: Il s’agit d’un Tilleul à petites feuilles en tous points remarquable.

Outre la sérénité du lieu (les cimetières me procurent toujours cette impression d’être hors du temps ; particulièrement celui-ci), ce qui m’a frappé au premier abord c’est l’aspect général de cet arbre: silhouette harmonieuse et quasi symétrique sous un certain angle (sorte d’as de pique végétal), houppier[1] vigoureux, feuillage dense et sain, absence apparente de branches sèches, etc.
Si ce n’était la présence d’un tronc court et massif sous cette masse verte d’à peine 13 mètres de haut j’aurais cru découvrir un jeune Tilleul pas même centenaire.

Pourtant le caractère multiséculaire de cet arbre saute rapidement aux yeux!

Sa circonférence, bien qu’éloignée du record de l’espèce, n’en est pas moins imposante:
6,09 m à ~1m du sol.
Cet arbre, maintenu par des haubans, est fendu et creux. Une partie du tronc est manquante côté ouest si bien qu’en reconstituant l’ensemble son tour de taille devait avoisiner, avant amputation, les 7m.


Mais le plus intéressant ici c’est le coeur de l’arbre ainsi dévoilé, et dont l’aspect mérite vraiment le détour: par le passé la cavité centrale a du accumuler de la matière organique issue du bois en décomposition et éventuellement de feuilles mortes (à noter qu’un arbre creux n’est ni malade ni moribond, les tissus vivants du tronc se trouvant en périphérie). L’arbre a alors émis de nouvelles racines à l’intérieur même de ce fût[2] riche en humus!

Avec le temps ces racines ont atteint une taille imposante et la disparition d’une partie du tronc nous permet aujourd’hui d’admirer à notre aise ce fascinant enchevêtrement de racines internes, preuve de la vigueur de cet arbre qui n’a pas dit son dernier mot (au beau milieu de cette cavité ainsi dévoilée a été planté un jeune Tilleul, en prévision de la disparition de l’ancien qui ne semble toutefois pas disposé à laisser sa place).

Il est aussi possible d’admirer d’épais bourrelets cicatriciels[3] (A) qui se sont formés à la jonction du bois mort (B) et du bois vivant (différence de textures nettement visible). Par endroits ces bourrelets ont fortement épaissi pour devenir des axes prioritaires de circulation de la sève.

L’arbre a été élagué assez sévèrement il y a environ 30 ans et des quelques moignons résultant de cette taille ce Tilleul a émis de nouvelles branches (appelées « suppléants ») qui, en partant d’une base asymétrique, ont finit par former un ensemble harmonieux et assez symétrique, restaurant ainsi le houppier[1] d’origine.

Encore une preuve de la vigueur de ce vieil arbre et de son pouvoir de résilience[4]

Ce Tilleul aurait été planté, dit-on, par Perronnet de saint-Sixt en 1385 et serait donc âgé, selon cette hypothèse, de 629 ans!

Un fringant vieillard!


Localisation: cliquez ici
Accès: Facile. À deux kilomètres au sud-est de la Roche-sur-Foron (30km de Genève en voiture, ~36km depuis Annecy) le Tilleul se trouve dans l’enceinte du cimetière de Saint-Sixt visible de la route principale, juste en face de la mairie.

1 – Houppier =  partie aérienne au dessus du tronc
2 – fût = tronc (du sol aux premières grosses branches)
3 – Malgré la croyance populaire un arbre ne cicatrise pas (du moins pas comme un humain), mais se contente de recouvrir ses plaies de bourrelets cicatriciels.
4 – Une expertise sanitaire, réalisée en novembre 2010 confirme ces impressions.

note > l’arbre ne souffre pas de la présence de gales sur certaines feuilles. D’aucuns trouvent ces excroissances laides, je les trouve, pour ma part, assez plaisantes à admirer.