premières plantations

De nombreuses plantes du jardin ont été prélevées en nature: s’il m’arrive parfois d’en transplanter (uniquement des espèces très communes je vous rassure), habituellement je procède en semant les graines récoltées. Démarche passionnante mais au succès relatif et qui demande du temps avant de pouvoir admirer la plante adulte. Alors parfois, pris de spasmes, je craque et fais un saut en jardinerie pour satisfaire mes pulsions botaniques.
Je me pointe avec ma flore de 1630 pages afin de 1) tenir éloignés les vendeurs (effrayés par mon ostensible pavé), et surtout 2) me permettre de voir si j’ai affaire à des espèces indigènes (enfin, en tout cas dans un généreux rayon de 1000 km. Vu l’offre en jardinerie je m’en contenterai). En privilégiant le local je me retrouve avec des plantes adaptées au climat et au sol, et j’évite de contribuer au saccage des écosystèmes dû aux espèces invasives échappées des jardins (Buddleia, Renouée du Japon, Solidages nord-Américains, etc. toujours en vente libre, et même parfois plantés par les services municipaux! Donc phénomène pas près de s’arrêter).

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Me voilà de retour avec une petite dizaine de nouvelles pensionnaires.

Avant toute chose je dégaine à nouveau ma Flora Helvetica histoire d’en savoir plus sur les plantes à installer. Je rédige alors une petite fiche de plantation avec toutes les informations essentielles comme: l’exposition, les besoins en eau, la rusticité, la richesse du sol, etc. Connaissant par coeur le moindre cm² de ce jardin (y compris les variations d’humidité et de composition de la terre) je n’ai plus qu’à dénicher l’emplacement idéal pour chaque plante. Je recrée alors différents écosystèmes (versions « de poche ») dans différents lieux du jardin: rocaille sèche, zone humide, sous bois, etc.
Bon c’est pas parfait mais je sens que ça fonctionne plutôt bien.
L’observation des associations de plantes en nature (« phytosociologie »)  m’est aussi d’une aide précieuse. Prenons un exemple: j’ai constaté que la reine des prés(photo) était très souvent accompagnée de la Valériane(photo), alors pourquoi les séparer au jardin? Le bon sens (à défaut d’avoir le bagage scientifique nécessaire) me dit que des millions d’années de co-évolution ne sont certainement pas sans influence quant au bon développement des plantes ainsi associées.
Et puis, un peu d’éco-politesse, ne brisons pas de si vieilles amitiés…

Quelques images des nouvelles arrivantes:

Sedum acre  Orpin doux  Polypode commun  Polystic a aiguillons  Absinthe  Origan  Lin

prima vera

Pour certains le printemps commence le 20 mars à l’équinoxe ( équi-quoi? ), pour d’autres il démarre dès qu’il est possible de boire un verre en terrasse. En ce qui me concerne le printemps ne débute qu’avec la primevère.

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Primevère (du bas latin « prima vera ») signifiait « printemps » en ancien français (d’ailleurs Espagnols Italiens et Portugais disent « primavera »).
Il existe pas mal d’espèces de primevères, les plus connues étant le « coucou » (Primula veris), la primevère élevée (Primula elatior) et la primevère commune (Primula vulgaris) en photo ci-dessus (toutes trois assez répandues. Les autres sont des espèces montagnardes, rares et souvent protégées. Donc pas touche). Primula Vulgaris se distingue des deux précédentes par son absence apparente de tige (les fleurs semblent jaillir de la rosette, alors que chez Veris et elatior elles sont portées par de longs pédoncules – voir ici).

La voilà enfin, avec un peu de retard sur 2012, clôturant un interminable hiver.
La saison 2013 au jardin peut donc commencer! Taïauuuuut!

taille des rosiers

Quel plaisir de retourner au jardin après plus de 4 mois de pause hivernale! Pas grand-chose à faire ce mois-ci (dans ma zone climatique en tout cas) si ce n’est nettoyer, préparer et profiter des quelques belles journées de mars.

Comme tous les ans cette période est celle de la taille des rosiers. Je me permets donc de poster ici quelques conseils qui je l’espère vous seront utiles (note: tous mes rosiers sont « remontants », c’est-à-dire qu’ils fleurissent tout au long de l’année. Les « non-remontants », qui ne fleurissent qu’une seule fois, doivent être taillés après la floraison. Il ne sera pas non plus question de rosiers grimpants, tiges ou pleureurs).

précautions

– Opérez hors période de gel.
– Utilisez un sécateur en bon état, affûté et désinfecté. Et oui, les plantes aussi sont victimes de virus, bactéries et autres champignons. Que diriez-vous d’un chirurgien qui utiliserait toujours les mêmes instruments rouillés pour chaque patient? Et bien gardez cette image en tête quand vous opérez vos rosiers. De plus cette désinfection doit se faire entre chaque plant: Si l’un d’eux est malade alors vous risqueriez de contaminer les individus sains.
Pour stériliser mon sécateur j’utilise à la fois de l’alcool et la flamme d’un briquet (mais pas en même temps hein! sinon bye-bye sourcils).

À noter qu’un sécateur ne s’utilise pas n’importe comment (cliquer pour agrandir):
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a) Lame en haut et contre-lame (partie épaisse) en bas > branche écrasée par la contre-lame. Coupe malpropre, porte d’entrée des maladies. b) Lame en bas et contre-lame en haut. La coupe est nette, la contre-lame n’écrasant que la partie coupée de la branche.

Type de taille

Une fois ces précautions prises il vous faudra déterminer quel type de taille appliquer à quel rosier: le bon sens vous dicte sans doute de scalper les gros individus et de laisser tranquille les petits plants chétifs. Et bien c’est tout le contraire qu’il faut faire > « taille courte » pour les gringalets et « taille longue » pour les costauds.
Taille courte: n’hésitez pas à rabattre assez sévèrement les petits plants (voir ici), à 15/20 cm du sol, il n’en repartiront que plus vigoureusement. Sans cela ils ne produiraient que de petites branches chétives et peu florifères.
Taille longue: Taille légère pour les rosiers vigoureux (voir ici). Raccourcis sévèrement ceux-ci produisent de longues branches peu florifères ce qui vous obligera à sortir l’échelle pour aller cueillir l’unique rose de la saison (ok j’exagère un peu… quoi que).

La taille

– commencez par enlever bois mort et branches abîmées.
– Aérez le plant: coupez les branches qui se dirigent vers l’intérieur et celles qui s’entrecroisent.
– Coupez ce qui sort de terre et ce qui démarre sous le point de greffe (bourrelet à la base du rosier) et qui ne ressemble pas tout à fait aux autres branches (« drageons » et « gourmands » qui appartiennent au porte-greffe. Plus d’infos, voir ici, ou )
– Taillez les branches au-dessus d’un « oeil ». La position de celui-ci (branche en devenir) déterminera la forme future de votre rosier. Choisissez donc un œil dirigé vers l’extérieur, anticipez les éventuels croisements de branches afin de les éviter.
– Tailler correctement:

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A) Taille trop longue. Le bout de la branche se nécrosera (lieu d’accueil des parasites et porte d’entrée des maladies).  B) Taille trop courte.  C) Bonne distance, mauvais angle: l’eau stagnera sur la coupe ce qui risque d’occasionner l’apparition de maladies ou le pourrissement de la branche  D) Bonne distance, mauvais angle: La coupe en biseau permet d’évacuer l’eau, mais celle-ci stagnera au niveau du bourgeon. Même remarque que précédemment. Risque supplémentaire en cas de gel tardif.  E) Bonne distance (env 1cm) et bon angle: l’eau sera évacuée à l’opposé du bourgeon.

au cas où

Il est possible de protéger les plaies de taille en utilisant du mastic à cicatriser, c’est ce que je fais en général. N’en ayant pas sous la main cette année j’ai testé un truc trouvé sur le net > de la cire de bougie.
Wait and see…

Vernalisation

Main verte, main verte, c’est vite dit! Vert pastel alors… bien délavé.

Globalement on ne peut pas dire que mes campagnes de semis soient une franche réussite. Faut dire que j’ai accumulé les p’tites erreurs. Erreurs que je n’ai bien évidemment pas l’intention de réitérer (running-gag jardinier certes original, mais au succès relatif)

–      Opération semis d’hiver terminée      –

Mais c’est qu’il insiste! Et pourquoi pas semer à la cave, dans la litière du chat, le tout arrosé de javel. Effectivement ça peut paraître bizarre de semer en ce moment. Toutefois ma bizarrerie intrinsèque n’à rien à voir dans cette affaire. Laissez-moi vous expliquer :

Les boulettes de base ayant été corrigées (comme l’excès d’humidité, le mauvais choix de substrat, etc) je constatais que bon nombre de mes graines ne germaient pas. Flute alors (en vrai je jure mieux que ça hein)! Il doit bien y avoir une raison. Effectivement, je l’ai appris par la suite, il y a bien une raison.

La nature est bien faite !

Prenez une plante de climat océanique doux (disons, au hasard, domiciliée à St-Magne en Gironde). Rien ne s’oppose à la germination de la graine sitôt tombée au sol: Les conditions climatiques restent, tout au long de l’année, propices au développement de la plante (enfin, en tout cas elles ne sont pas défavorables). Forte humidité, régularité des précipitations et températures clémentes sont autant de garanties de survie pour la jeune plantule. Prenez maintenant une espèce continentale ou montagnarde (domiciliée, par exemple, du côté de Bassachaux dans le setkat). La p’tite graine a pas intérêt à pointer le bout de son germe trop vite vu l’hiver rigoureux qui l’attend. Mieux vaut roupiller jusqu’au printemps (on dit que les graines sont en dormance). La semence est donc protégée par des mécanismes qui retardent la germination : physiques > étanchéité/dureté de la protection (« tégument »)  de la graine ; et chimiques > substances inhibitrices. Certaines graines ont donc besoin de passer au froid, d’être lessivées tout l’hiver pour permettre de « lever la dormance » et ainsi pouvoir germer (on appelle ça vernalisation). Voici donc la raison de mon semis hivernal.

Tribulations-observation-imitation.

Pas folle la guêpe (enfin pas trop).

Voilà, je croise les doigts (les orteils, les oreilles, etc) et je laisse la nature faire son taff. Succès pas garanti du tout, après tout je suis loin d’être un expert. J’apprends sur le tas (de compost).

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A suivre…